Architecte restauration dans le Val-de-Marne

Plusieurs chantiers sont actuellement en cours de réalisation, d’autres sont achevés. Les projets ont tenté de concilier, les choix des propriétaires, les caractères environnementaux et les objectifs financiers. Concours, étude et réalisation de travaux sur des édifices protégés au titre des Monuments Historiques par votre architecte restauration dans le Val-de-Marne.

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Architecte de restauration en Val-de-Marne : L’Académie de médecine à Paris (75)

L’Académie de médecine a été fondée en 1820 pour éclairer les gouvernants en matière de santé publique. Elle siège dans un bâtiment situé 16 rue Bonaparte, dans le VIe arrondissement de Paris. Il est l’œuvre de l’architecte de l’Assistance Publique Justin Rochet, qui a aussi construit plusieurs pavillons dans l’hôpital de la Salpêtrière à Paris. Le bâtiment de l’Académie a été construit de 1899 à 1902.

La façade et la toiture du côté de la rue Bonaparte sont inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 23 décembre 1992.

L’édifice est construit en pierres de taille. La façade du côté de la rue est composée de deux niveaux principaux (soubassement et colonnade) et d’un attique aveugle. L’ensemble est surmonté d’un grand comble ardoisé et ornements en zinc.

Le soubassement à bossage horizontal se compose d’une entrée luxueuse constituée d’une porte en fer forgé encadrée de guirlandes sculptées de plantes et fleurs médicinales. Et au centre, se développent quatre travées de soupiraux et de fenêtres protégées par des grilles en fer forgé. Une porte-cochère en bois est située sur le côté gauche; elle donne accès à la cour arrière, destinée initialement à la vaccination.

Le premier niveau est formé de cinq travées séparées par un ordre colossal de quatre colonnes ioniques et d’un avant-corps latéral avec un large balcon sculpté et de pilastres monumentaux surmontés d’un fronton triangulaire.

Les maçonneries en pierre de taille de la façade présentaient des désordres liés à la vétusté de la construction. Les parements étaient très encrassés, quelques pierres étaient épaufrées ou pulvérulentes et des ragréages avaient ponctuellement été effectués dans le courant du XX ème siècle. Au niveau des soupiraux, des reprises en ciment avaient aussi été mises en œuvre à une époque indéterminée.

Plusieurs corniches étaient protégées par des éléments en zinc mais le procédé n’était pas généralisé à l’ensemble des débords, ce qui générait des traces de coulures sur la façade.

La façade en pierre de taille a été restaurée et nettoyée par micro-sablage en projection non agressive. Les trois types de joints dégradés (ton pierre, violacé et gris anthracite) ont été purgés et refaits à neuf au mortier de sable et chaux, reprenant la granulométrie et la teinte des joints anciens.

Les ragréages et les maçonneries modernes en ciment ont été supprimés et remplacés par des ragréages neufs au mortier de sable et chaux. Quelques pierres de taille anciennes très dégradées ont ponctuellement été remplacées par des pierres de même nature, même granulométrie et même teinte.

L’étanchéité en plomb du balcon a été refaite à neuf en reprenant les dispositions anciennes et raccordée aux bavettes en place. Les protections en zinc sur les corniches ont été remplacées et des protections neuves ont été mises en œuvre sur les corniches intermédiaires.

Les grilles des baies, de la porte d’entrée principale ainsi que les grandes menuiseries métalliques des verrières des magasins des livres et de la bibliothèque étaient globalement saines mais fortement encrassées. Un nettoyage délicat des verres et des structures a été réalisé. A la suite de sondages en reconnaissance de teintes anciennes, les grilles en fer forgé et les châssis, peints d’une couleur noire, ont été restaurés. Leur teinte d’origine « bronze » a été restituée. Les éléments dorés à la feuille de la porte d’honneur ont aussi été restaurés à l’identique. Il en a été de même pour les inscriptions gravées « Académie de médecine » et « Liberté, Égalité, Fraternité » qui ont été restaurées à la feuille d’or.

Les menuiseries extérieures ont été restaurées et la teinte « faux bois » a été restituée.

Architecte de restauration en Val-de-Marne : Le passage Choiseul à Paris (75)

Le passage a été construit entre 1825 et 1827 d’après le projet de François Mazois. Celui-ci étant décédé en 1826, les travaux ont été dirigés par l’architecte Antoine Tavernier. Le passage a été conçu pour abriter une galerie commerçante constituée d’une double rangée de maisons de cinq niveaux, composées de cave, boutique, entresol, étage et mansarde et reliés par un escalier hélicoïdal.

Les verrières, situées à plus de 10 mètres du sol, ont une portée de 4.30m et une longueur de 140 mètres pour la grande section, du côté de la rue des petits champs et de 15 mètres pour la petite section du côté de la rue Saint-Augustin.

L’état sanitaire des verrières et des marquises était déplorable.

Un filet de protection a d’ailleurs été mis en place dans le passage afin d’éviter les chutes de verre sur les passants. L’éclairage naturel était filtré maintenant cette circulation urbaine dans la pénombre. Les éléments métalliques présentaient des traces de rouille qui affectaient la stabilité générale des verrières. Enfin, les plaques de verre étaient cassées à de nombreux endroits et l’eau s’écoulait à l’intérieur de la galerie.

Des sondages de reconnaissance de décors peints ont été réalisés peu avant le démarrage des travaux. « Deux couches de peintures apparaissent superposées. Une couche de peinture appliquée directement sur l’acier est de coloration gris clair. Elle a ensuite été recouverte par une couche de peinture de coloration blanche.»

Le projet de restauration devait permettre de restaurer les fermes métalliques en conservant au maximum les éléments anciens. Ce changement de matériaux de couverture a entraîné un important surpoids que la structure ancienne ne pouvait pas reprendre. Des calculs détaillés ont été réalisés par un BET structure. Celui-ci a préconisé la mise en œuvre de renforts ponctuels et spécifiques afin de conserver la structure ancienne et de la compléter parcimonieusement. Ces éléments modernes seront soudés ou boulonnés. Les travaux ont débuté le 25 juin 2012. Les verres et les chevrons ont été déposés et évacués. Les fermes métalliques ont alors été décapées, restaurées puis traitées contre la corrosion.

Des renforts ont été mis en place afin de mettre la structure en règle par rapport aux normes en vigueur. Cette opération a duré plusieurs mois avant de permettre la livraison et la mise en place des nouveaux verres. Des renforts ont aussi été mis en place au niveau des potelets de pieds de fermes. Des travaux semblables ont été menés sur les marquises de la rue des petits champs et de la rue Saint-Augustin. Les verres ont été remplacés par des verres de même nature (striés, cathédrale ou dépolis) mais doublés d’un verre feuilleté. Lors du dépôt du second permis de construire nous nous sommes aperçu que les verres latéraux présentaient des motifs de grecques ainsi qu’un lettrage très effacé.

L’observation méticuleuse a permis de reconnaître le nom du passage, c’est donc cette inscription qui a été reproduite à l’identique.

Les travaux se sont achevés le 10 juin 2013. Ils ont été menés en respectant le projet initial et le cahier des charges liés à un édifice inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.

Une inauguration officielle a été organisée le 25 juin 2013 avec les différents intervenants (Direction Régionale des Affaires Culturelles, Ville de Paris, Association des passages couverts parisiens, Maitrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, entreprise).

Les sols

Le dallage primitif du passage Choiseul est visible sur de nombreux documents.

Il était composé de bandes transversales au passage placées dans l’axe des pilastres. Ceux-ci délimitaient un tapis carré où des dalles semblables étaient posées sur la pointe.

Le rythme ainsi crée accompagnait celui des travées de boutiques et atténuait l’effet de profondeur de la galerie. Le module de ce dallage ancien permettait aussi de créer une ligne claire à ne pas dépasser pour les zones de chalandise.

Il y a quelques années, ce dallage a été substitué par un carrelage en carreaux de ciment. Les carreaux de petites dimensions ne présentaient pas de rythme spécifique et banalisaient la composition en supprimant le lien entre revêtement de sol et le traitement des boutiques. Le revêtement de sol ancien en pierre et son calepinage particulier ont été restitués.

Cela a permis de rendre à l’espace sa qualité spatiale et la noblesse du matériau. Une intervention sur le sol a aussi été l’occasion de remettre aux normes les réseaux enterrés (eaux usées et alimentation électrique des luminaires du passage).

L’éclairage

En plein jour, la verrière éclaire abondamment le passage. L’éclairage nocturne était assuré, à l’origine, par des lampes à gaz placées en quinconce. Ces bras de lumière étaient fixés à mi-hauteur des pilastres, par l’intermédiaire d’une rondelle qui est encore visible à de nombreux endroits. La quantité de lumière devait être limitée mais douce et harmonieusement répartie entre le haut et le bas de la galerie. Par la suite, les lampes à gaz ont été supprimées et remplacées par des arceaux métalliques électrifiés, garnis de petites ampoules et d’un globe placé dans l’axe. Ils étaient fixés toutes les deux travées et faisaient une coupure visuelle horizontale et laissant dans l’ombre les parties hautes du passage. La verrière, elle-même, n’était pas mise en valeur. Lors des travaux programmés en 2017, il a été convenu de supprimer les arceaux de lumière qui formaient une coupure horizontale dans le passage. Par la suite, les luminaires de lampes à gaz ont été restitués suivant le modèle visible sur les photographies anciennes mais électrifiées. Le rythme des luminaires a repris celui qui existait initialement, à savoir un pilastre sur deux. L’apport de lumière est aujourd’hui complété par les vitrines qui sont abondamment éclairées à l’électricité. Par ailleurs, afin de mettre en valeur la verrière, des luminaires ont été placés sur la corniche haute et dirigés d’une manière croisée. Il a uniquement s’agit de créer un léger halo lumineux pour faire apparaître la nef vitrée sans toutefois engendrer une gêne pour les habitants des niveaux supérieurs.

Maison de maître à Choisy-le-roi (94)

Cette construction fait partie d’un lotissement de six maisons édifiées d’après les plans de l’architecte Pierre ROUSSEAU en 1801. Très actif sous l’ancien régime à Paris, cet architecte construit de nombreux hôtels particuliers et immeubles de rapport. Entre 1782 et 1787, il édifie le l’hôtel de Salm, actuel musée de la Légion d’Honneur, bâtiment qui a fait le plus pour sa réputation au point d’éclipser toutes ses autres réalisations.

Le lotissement de Choisy le Roi est connu car il a été gravé par Normand en 1837 (Paris moderne, ou choix de maisons dans les nouveaux quartiers et dans les environs). Les dessins nous indiquent un édifice de deux étages carrés, couvert d’une couverture en pavillon et encadré de deux ailes à rez-de-chaussée (salon à gauche et espaces de services à droite). La maison est précédée d’une cour et ouvre à l’arrière vers un jardin d’agrément.

La gravure présente aussi l’élévation du côté de la rue avec son bossage sur enduit, caractéristique de cette période. Les joints sont tirés au fer et figurent des assises de pierres sur un soubassement bas. La porte d’entrée est protégée d’une marquise en fer forgée.Le bâtiment conservé aujourd’hui est tout à fait semblable à ce qui a été gravé, l’édifice n’a fait l’objet que de modifications mineures au niveau des volumes.

Par contre les enduits ont été refaits en totalité il y a une vingtaine d’années faisant perdre à la bâtisse le rythme de son architecture. Si l’on en juge par les surépaisseurs au niveau des appuis des bais et surtout au niveau de la marquise, cet enduit de ciment lissé a été appliqué par-dessus l’enduit de plâtre ancien (sui a été retrouvé en cours de travaux). Les corniches de l’édifice n’ayant pas été détruites ni recouvertes par l’enduit en ciment, celles-ci seront restaurées à l’identique.

Enfin, les verres armés de la marquises étant cassés à plusieurs endroits et la structure en fer forgé étant rouillée, une restauration de cet élément sera réalisée.

La chapelle de Plonéour Lanvern (29)

La chapelle de Plonéour Lanvern a été construite au XIVe siècle. Elle est construite en pierre de taille de granit. Après la tourmente révolutionnaire l’édifice perd ses couvertures et la ruine s’accentue rapidement. Une première campagne de travaux est menée dans les années 2000 par l’architecte Armand Le Garrec afin de restaurer l’ensemble des maçonneries.

En 2007 un Concours pour la reconstruction d’une toiture est lancé par la commune. L’édifice étant inscrit à l’Inventaire supplémentaire une équipe est constituée, composée de Armand Le Garrec, l’agence AATA Architectes et l’agence Grevet.

La chapelle nous apparaît comme le résultat de transformations à travers le temps. Il nous a semblé donc primordial lui conserver intégralement son aspect de ruine. D’autant que le contexte champêtre et le lien qui existe aujourd’hui avec la végétation environnante (intérieur et extérieur) sont des caractéristiques fortes.

Nous avons donc proposé de réaliser une vaste couverture transparente en verre sérigraphié dont les motifs pourront évoquer le petit module de l’ardoise (matériaux ancien). Une ventilation naturelle permet de remédier à l’effet de serre estival et éviter la condensation.

La structure porteuse serait composée de fermes métalliques. Les éléments principaux reprendraient la forme de l’arc triomphal afin de contrevenir aux poussées latérales du vent.

Les baies seraient conservées dans leurs dispositions actuelles et le clos pourrait être assuré dans le même esprit que celui de la couverture en visant à maintenir la transparence vers l’extérieur.

Bien que le projet ait été particulièrement apprécié par les habitants de la commune il a été classé en seconde position. La restitution de couverture traditionnelle ayant été préférée.

L’église de Bouchemaine (49)

Ces travaux concernent la restauration des charpentes et des couvertures de l’église Saint-Symphorien de Bouchemaine. La vétusté des ardoises ayant entraîné l’apparition d’infiltration, il est apparu urgent à la commune de réaliser des travaux. Conduit sous la direction de François Jeanneau, Architecte en chef des Monuments Historiques,l’étude préalable a proposé un projet de mise en valeur. Les travaux de restauration sont menés en Co-traitanceArchitecte en chef et l’agence Grevet située en Val de Marne. Ils ont débuté par les couvertures du chevet et de la nef et ce poursuivent actuellement le clocher.

Un travail scrupuleux a été mené afin de restaurer les charpentes anciennes de l’édifice puis d’y ajouter des couvertures en ardoises d’Angers clouées. Les pierres de tuffeau anciennes ont été nettoyées et quelques éléments ont dut être remplacés. Un délicat travail de traitement de la surface était indispensable pour harmoniser les pierres neuves avec d’une part les parements du XIIIe au chevet et d’autre part les parements XIXe sur la façade occidentale.

Le château de Martigné-Briand (49)

La construction du château de Martigné-Briand a débuté dans la seconde moitié du XIIe siècle mais au XVIe, le seigneur local fait entreprendre une importante extension. On sait d’ailleurs que l’architecte qui œuvre sur l’édifice s’appelle l’architecte Pierre Péret et qu’il travaille à Martigné en septembre 1503.

Au moment de la Révolution Française, les troupes républicaines incendient l’édifice en juillet 1793 qui reste sans couverture jusqu’en 1828. Une couverture en ardoise est alors mise en œuvre suivie d’un complément en tôle ondulée.

L’Association de sauvegarde du château nous confie une étude préalable à la restauration générale en 2002. Celle-ci constitue le premier récolement complet sur le château (historique, plans, pathologie, dessins de restitution) et permet d’aboutir à la présentation d’un projet de mise en d’eau. Le permis de construire est en cours d’instruction.

Le château de Martigné-Briand dans le Maine-et-Loire est remarquable à plus d’un titre, d’abord parce que contre toute logique, ses hautes souches de cheminées résistent aux intempéries depuis plus de deux siècles. Ensuite parce que contrairement à beaucoup de châteaux de la région de la Loire, il a échappé aux radicales campagnes de restauration du XIXe siècle et se présente à nous dans une grande pureté architecturale et doté de son décor sculpté d’origine. Il n’a subi que très peu d’aménagement intérieur : les pièces ont encore leur volume d’origine et permettent de comprendre comment on vivait au début du XVIe siècle. Cette « fraîcheur » favorise la lecture archéologique du bâti et aide à reconnaître les différentes phases de construction, les changements de parti et les modifications apportées au château, comblant ainsi les lacunes des textes.

Massif, imposant, jadis enfermé par une enceinte, le château conserve encore dans son parti architectural quelques éléments de fortification. Les tours aux angles, le soubassement abritant deux niveaux de canonnières, le chemin de ronde et les mâchicoulis au droit des lucarnes sont autant d’éléments empruntés au vocabulaire défensif des forteresses construites pendant la Guerre de Cent Ans.

Mais l’architecte constructeur a surtout privilégié le rôle résidentiel du château de Martigné pour que le propriétaire jouisse d’un confort optimum. Ainsi, formant un ensemble fonctionnel, les pièces à vivre sont largement éclairées de baies à croisées, et chauffées par des cheminées à manteau décoré d’une frise sculptée. Les salles des tours communiquent avec de petits cabinets privatifs, tandis que les latrines sont facilement accessibles par les salles du corps principal ou celles des tours.

Dans le cadre d’un article, des dessins de restitution ont été réalisés afin de permettre de visualiser l’évolution chronologique de la construction du château. Trois phases sont ainsi proposées :

  • Dessin n°1 : Le vestige d’une tour maîtresse (XIIeme).
  • Dessin n°2 : Le bâtiment XVème.
  • Dessin n°3 : Le corps de logis construit par René de la Jumellière (entre 1490 et 1520).

La description architecturale du château de Martigné permet de mieux cerner sa place dans l’évolution de la construction civile dans l’Ouest de la France. Peu avant 1500, les seigneurs ayant suivi leur roi Charles VIII aux premières guerres d’Italie, s’en reviennent conquis par la profusion ornementale qui couvrent les façades des monuments ultramontains. Vainqueurs, ambitieux, puissants, ils ont envie de bâtisses plus conformes à ce qu’ils sont devenus. Délaissant les forteresses, ces nouveaux princes veulent des palais.

Le manoir du Bais à Cambremer (14)

Ce Manoir du pays d’Auge est construit à quelques lieues de Lisieux. Un cours d’eau alimente des douves qui ceinturent une haute cour où sont construits un logis, une poterne et un colombier.

Les façades du logis sont inscrites à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis novembre 2000.

Les propriétaires souhaitent effectuer la restauration des façades et adapter l’édifice aux exigences modernes. Un permis de construire a été déposé et certains travaux sont en cours de réalisation. 

La chapelle des Brosses à Donzy (58)

On ne possède que très peu d’informations concernant l’histoire de la construction et des transformations de la chapelle Saint-Etienne de la Grande-Brosse sur la commune de Donzy (58). Deux bulles papales mentionnent la chapelle. La première date de 1152 et émane du Pape Eugène III (1145-1153). La seconde a été rédigée en 1155 par le pape Adrien IV (1154-1159).

Le style du portail occidental, de l’abside et des petites baies des gouttereaux de la nef corroborent ces informations. L’analyse architecturale de la chapelle permet en effet de dater l’édifice du deuxième quart du XIIe siècle.

Le plan se compose d’une nef unique de plan rectangulaire, percée de deux baies au Nord et au Sud. Une travée droite de chœur fait la transition entre nef et chœur. Située dans l’axe, l’abside orientale conserve encore sa voûte en cul de four primitive. Deux chapelles latérales ont été ajoutées entre le XVème ou le XIV ème siècle. Aux abords de l’édifice se trouvait un cimetière.

Les travaux en cours sur la chapelle Saint-Etienne s’apparentent à des travaux de gros entretien. Les maçonneries seront restaurées ainsi que les couvertures en tuiles plates et la charpente en chêne. Le portail occidental a déjà été dégagé des ajouts modernes et une porte neuve à double battant en chêne a été mise en œuvre.

Grace aux subventions locales, une première tranche de travaux a été menée pour restaurer les façades et du portail occidental.

La maison Bechmann à Jouy-en-Josas (78)

La maison, nommée « Le Vallon », a été construite par et pour l’architecte Lucien Bechmann entre 1910 et 1911. A cette époque, le style Art nouveau se développe en Europe mais suit des inflexions spécifiques dans chaque pays. Aussi « Le Vallon », bien que construite en France est l’un des rares témoignages du mouvement anglo-saxon connu sous le nom d’Arts and Crafts. Il semble d’ailleurs que, lors de la construction, l’architecte Lucien Bechmann ait fait venir d’Angleterre de nombreux matériaux de construction. On citera notamment les châssis de fenêtres métallique ouvrant « à l’anglaise ».

L’édifice est alors doté de ce qui ce fait de plus moderne en terme de confort : utilisation de l’électricité par conducteurs gainés apparents fixés sur des éléments de porcelaine, chauffage par aérothermes, isolation des combles en panneaux de liège, réseau d’alimentation et d’évacuation de l’eau, … .

La maison est inscrite à l’inventaire supplémentaire en totalité par arrêté du 30 novembre 2009 (intérieur et extérieur).

La maison « le Vallon » se présentait donc comme un édifice du début du XXème siècle avec toutes ses qualités architecturales parfaitement conservées mais par là même avec de nombreuses installations d’origine.

Le projet a donc consisté pour votre architecte restauration dans le Val-de-Marne, en une restauration scrupuleuse à l’identique, en reprenant au maximum les éléments anciens et en restituant les éléments disparus.

Architecte de restauration en Val-de-Marne : Le Palais Royal (75)

Le cardinal de Richelieu achète en 1624 l’hôtel de Rambouillet qui présentait pour lui le double avantage d’être proche du Louvre et d’être bordé par un fragment de l’enceinte de Charles V. Il entreprend alors, en faisant appel à l’architecte Jacques Lemercier, la transformation de l’hôtel en un véritable palais avec des appartements somptueux et un théâtre qui demeurera longtemps le plus beau de Paris.

Le duc de Chartres (le futur roi Philippe Egalité), reçoit l’entière propriété du Palais Royal. Très endetté, il s’engage sur la voix de la spéculation immobilière. Son idée est de lotir sur le pourtour du jardin, de louer les rez-de-chaussées à des commerçants et de faire du Palais Royal le pôle d’attraction de tout Paris. Les nouveaux bâtiments ouvriront sur plusieurs nouvelles rues dédiées aux garçons du duc (Montpensier, Beaujolais et Valois). Le duc choisit comme architecte Victor Louis.

Les immeubles faisant partie du Domaine National du Palais Royal, Classé Monument Historique, sont soumis aux Clauses et Conditions des Lettres Patentes du 13 aout 1784 qui déterminent les fonctions, usages et l’entretient du dit bâtiment.

Sur la façade du jardin, celui-ci aligne 180 arcades séparées par des pilastres corinthiens et éclairées par 188 réverbères suspendus sous le cintre des arcades. Chaque maison comprend un rez-de-chaussée et un entresol donnant en retrait sur la galerie, un étage noble, un second plus réduit situé au niveau de l’entablement. Le quatrième étage et les combles destinés aux domestiques sont à demi cachés par une balustrade supportant des vases Médicis.

Depuis le jardin, les couvertures sont ainsi partiellement masquées par une balustrade en pierre régulièrement ponctuée de vases sculptés positionnés dans l’axe des pilastres de la façade. Ce décalage n’existe pas du côté de la rue Montpensier où le brisis est situé directement à l’aplomb de la façade et où des lucarnes sont disposées dans l’axe des travées.

Les maçonneries en pierre de taille de la façade de l’immeuble du n°24 du côté du jardin présentaient les désordres liés à la vétusté. Les parements étaient encrassés, quelques pierres sont épaufrées ou pulvérulentes et des ragréages ont ponctuellement été effectués dans le courant du XXème siècle. La couverture était vétuste et la charpente était très altérée. De nombreuses pièces de bois étaient cassées et des traces de mérule étaient visibles.

Les travaux ont donc consisté à réalisé dans un premier temps une consolidation ou le remplacement des parties dégradées. Dans un second temps, les parements en pierre de taille ont été nettoyés afin de faire réapparaître la qualité de la sculpture.

Le portail monumental du château de Sucy-en-Brie (94)

Le château de Sucy-en-Brie est aussi connu sous les noms de château Lambert (du nom de son premier propriétaire) ou de château de Berc (du nom de son dernier propriétaire).

En 1529, une maison existe à l’emplacement du château. En 1660, Nicolas Lambert décide de l’édification d’un nouveau château. L’ancienne demeure est alors rasée tout en conservant le niveau des caves. D’après Jean-Pierre Babelon, la construction du nouveau château est confiée à François Le Vau (1613 – 1676). Le bâtiment principal est terminé en 1662. En 1675 un portail monumental ouvrant sur la cour d’honneur est construit. Le château et le portail monumental qui donnait accès à la cours d’honneur sont classés au titre des Monuments Historiques, le 18 juillet 1975.

Le domaine est construit à flan d’une colline globalement orientée Nord/Sud. On, l’aborde par le Sud depuis le plateau. La façade jardin, orientée au Nord surplombe la vallée du Morbras et embrasse le paysage jusqu’à Paris. Le château est précédé au Sud par une esplanade gravillonnée servant de parc de stationnement. Il s’agit du vestige de l’ancienne cour d’honneur, autrefois clôturée de murs et percée en son axe d’un portail monumental. Cette porte est l’un des seuls témoins subsistant des dispositions anciennes.

La porte monumentale du château, aujourd’hui isolée, se trouvait donc reliée à des murs de moellons qui entouraient la cour d’honneur. L’ensemble formait un espace monumental qui structurait l’espace et qui est aujourd’hui difficilement perceptible.

 

La porte présente un plan rectangulaire délimitant un espace couvert. Ce schéma évoque celui d’un arc de triomphe à passage unique. Elle est surmontée d’un fronton cintré formant couverture en pierre et sur lequel reposent deux vases à corbeilles de fleurs et de fruits. Sur les façades Nord et Sud, un bossage très sobre, à congé arrondi, encadre le passage et souligne l’arc en plein cintre du porche.

En façade Sud, une plate bande clavée délimite l’emplacement du portail en fer forgé. Le tympan est agrémenté d’un élément décoratif composé d’une couronne de fleurs et de fruits entourée de deux guirlandes.

La façade Nord est très sobre et ne présente donc que le bossage des jambages et de l’arc en plein cintre.

La porte du château a subi deux interventions de rénovations au cours du siècle dernier, sans toutefois faire l’objet d’une réelle campagne de restauration. Cela explique l’état dans lequel se trouvait cette construction avant cette campagne de restauration entre mars et juin 2017.

Certaines pierres dégradées des parements présentaient des désordres importants et le choix de les remplacer à l’identique par des pierres de même nature a été fait. La modénature des bossages, restitués selon les exactes dispositions anciennes, a été respectée. La taille des pierres a été exécutée sur place et manuellement.

Les ragréages anciens, d’une couleur ocre, ont été purgés, ainsi que les ragréages plus récents à base de ciment. Ce dernier matériau est néfaste pour la construction ancienne, d’une part parce qu’il fait migrer dans la pierre des sels solubles qui accentuent les altérations et d’autre part parce qu’il favorise les infiltrations lorsqu’il se fissure. Un ragréage neuf, composé de poudre de pierre et de chaux, a donc été mis en œuvre très ponctuellement.

Les dalles de pierre de la couverture étaient globalement saines mais les joints en ciment laissaient l’eau s’infiltrer, d’où l’état de dégradation avancée de la voûte inférieure. Au cours du chantier, lors de la dépose de ces dalles, il a été observé que le matelas de terre sur lequel elles reposaient, avait partiellement disparu et était lardé de racines. Il a alors été décidé de déposer intégralement les pierres supérieures, de remplacer une grande partie de ce matelas puis de reposer des dalles de pierre.

La guirlande décorative en terre cuite a été nettoyée avec soin. Des patines de finition ont été mises en œuvre pour harmoniser les parties neuves avec les anciennes, une fois les pierres bien sèches.

Les vases sommitaux de la porte ont été remplacés par des copies sculptées à l’identique en pierre, selon la décision de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelle). Les sculptures ont été soumises pour validation à la CRMH (Conservation Régionale des Monuments Historiques d’Île-de-France) à différentes étapes de fabrication. Enfin, lors de la repose de ces éléments en juillet 2018, il a été décidé de conserver la présence de fixations métalliques, pour remédier à la chute des vases lors de grosses tempêtes.

La grille en fer forgé a été restaurée et repeinte. Les taules modernes n’ont pas été remises en place afin de conserver une meilleure perspective sur le château.

Le passage du Caire à Paris (75)

Au Moyen Age, sur les parcelles comprises entre la rue Saint-Denis et la rue de Bourbon Ville Neuve le couvent des filles Dieu avait été édifié. Les bâtiments ont été vendus comme bien nationaux le 2 octobre 1797 à une société dite « Caisse des Rentiers » sous réserves de former une rue de 10 mètre de largeur depuis la rue Saint-Denis jusqu’au marché des Petits Carreaux.
Le passage est ouvert fin 1798 lors de la campagne de Napoléon en Égypte. L’engouement pour l’Orient ainsi que le prestige de l’expédition du Général Bonaparte en juillet 1798 explique son nom, ainsi que la décoration de la façade de l’immeuble du côté de la place du Caire, ornée de trois effigies de la déesse Hathor, reconnaissable à ses oreilles de vache.
En dépit des remaniements successifs qu’il a subis, il constitue un prototype de l’architecture parisienne d’une grande valeur historique.
Le passage forme une ruelle couverte d’environ 360 mètres de long sur 2,70 mètre de large. Les façades latérales qui bordent la galerie sont hautes de deux niveaux. Au sommet des façades, un niveau d’attique a été édifié. Il est percé d’arcatures afin d’assurer la ventilation du passage. L’ensemble est surmonté par une verrière à deux versants. Au niveau de la verrière un troisième niveau est établi en léger retrait par rapport au nu de la façade du passage. Ce décalage permet l’éclairage naturel de cet étage tout en ménageant un chéneau.

Les immeubles sont composés suivant un module quasiment régulier de part et d’autre du passage. Ainsi, les façades sous verrières présentent une intéressante composition qui se répète sur l’ensemble de la galerie. Une travée d’axe, étroite (environ deux mètres) donne accès à l’escalier. De part et d’autre de cette travée centrale se développe une travée plus large abritant les boutiques et les arrières boutiques puis les appartements aux étages supérieurs.

Architecte restauration Val-de-Marne

Ce rythme est matérialisé en façade par un jeu de pilastres au sommet duquel un sobre chapiteau forme le support des arcatures de ventilation. Dans son axe, l’attique est percé d’un simple oculus.
Les revêtements des sols de la galerie sont composés de bitume. Certaines zones laissent apparaître des pavés de verre qui assurent l’éclairage en second jour des caves.

Les verrières
Avant les travaux, la verrière était composée d’une structure métallique reposant sur des armatures métalliques apparentes. Leur état général était critique. Les chevrons étaient rouillés et les verres cassés.

Ces désordres ont engendré une très forte corrosion de tous des éléments métalliques structurels de la charpente et notamment des sablières.

A certains endroits, il y avait même disparation complète des aciers. Les connections entre les divers éléments métalliques étaient dans un état préoccupant. Des gouttières demi-rondes en zinc étaient placées à l’égout des verrières.

L’ensemble de la verrière (structure métallique et verres) a entièrement été déposé et refait à neuf. La physionomie générale a repris les dispositions anciennes (sablières, entraits et tirants) mais les matériaux mis en œuvre respectent dorénavant les réglementations en vigueur tant au niveau de la parfaite stabilité structurelle des verres que de celle de la structure.

Un verre feuilleté « brouillé » clair a été mis en œuvre. Ce vitrage de 9mm d’épaisseur est constitué d’une feuille de verre clair dont une des faces présente un aspect légèrement granuleux qui évoque l’aspect « flou » de la vitrerie ancienne.

Des chéneaux autoporteurs de part et d’autre de la nouvelle verrière ont été mis en place pour remplacer les gouttières demi-rondes sous-dimensionnées. Les chéneaux bas ont été refaits à neuf, en zinc, ainsi que les descentes d’eaux pluviales.

Au-dessus de ce chéneau autoporteur, un caillebotis a été installé afin de filtrer les détritus aériens (feuilles) qui bouchaient régulièrement les descentes et entraînaient des débordements; ils permettent aussi une circulation latérale pour l’entretien des verrières et surtout pour l’accès des pompiers et l’évacuation des riverains en cas d’incendie.

Des passerelles enjambant les verrières ont été installées à des endroits stratégiques.

Les façades intérieures

Les murs formant façades et attiques, en pans de bois hourdés de moellons étaient recouverts d’une épaisse couche d’enduit de plâtre. Les poteaux et sablières en bois des parties supérieures étaient fortement dégradés. Des éléments métalliques avaient été mis en œuvre en renfort mais présentaient des traces de corrosion. A de nombreux endroits, les arcades supérieures ont, elles aussi, été consolidées par la mise en œuvre de poutres métalliques cintrées. Des travaux ont été réalisés au cours du siècle dernier mais les mouvements successifs ont entraîné des déformations des arases et des verrières elles-mêmes.

Lors des travaux, il est apparu que les murets d’attique étaient très dégradés et qu’il était indispensable d’en reconstruire entièrement certaines parties. Le choix a été fait de conserver les déformations des murets anciens et d’insérer des maçonneries en complément tout en reprenant à l’identique le rythme de l’architecture. La mise en œuvre d’une sablière métallique reposant sur des appuis ponctuels permettait de conserver les déformations des murets tout en restituant une assise à la nouvelle à la verrière neuve.

Les sondages de décors peints

Des sondages de reconnaissance de décors peints ont été réalisés. Ils ont permis de mettre à jour le décor d’origine. Sur les murs, un badigeon de chaux de coloration crème était appliqué directement sur les parties staffées en plâtre. Les menuiseries des baies étaient protégées par une couche de préparation à l’huile sur laquelle était appliqué un vernis imitant l’aspect du bois. La coloration initiale des parties métalliques des verrières devait être grise.

L’éclairage

L’éclairage électrique nocturne de la galerie était très limité. Les rares lustres modernes n’assuraient qu’un éclairage modeste, qui donnait à l’espace un sentiment d’insécurité. Aucun luminaire ancien n’a été retrouvé sur le site.

Des lanternes placées au niveau des becs de gaz et fixés sur les fermes de la verrière ont été restitués et des lanternes complémentaires ont été mises en place afin d’assurer un éclairage satisfaisant dans la galerie.
Les sas d’accès ont aussi été mis en valeur par un éclairage indirect permanent, complété de plafonniers dotés détecteurs de mouvements.

Architecte de restauration en Val-de-Marne :  Les dessins de restitution et les articles

Ces documents sont souvent réalisés à partir de vestiges d’édifices encore en place ou bien d’après des descriptions anciennes. Il peut aussi s’agir de constructions très remaniées pour lesquelles il est important de connaître leurs physionomies anciennes.

  • Coupe sur le clocher de l’église Notre-Dame-la-Grande de Poitiers, vue vers l’Est, restitution de l’état à la fin du XIe siècle. D’après un dessin de F. Jeanneau ACMH.
Architecte restauration Val-de-Marne
Architecte restauration Val-de-Marne
Architecte restauration Val-de-Marne
  • Plan de principe de régularité de l’église Notre-Dame-la-Grande de Poitiers (XIe siècle)

    Document paru dans : « Notre-Dame-la-Grande de Poitiers, l’œuvre romane ». Sous la direction de Marie-Thérèse Camus et de Claude Andrault-Schmitt. Edité par Picard et le Centre d’Etudes Supérieures de Civilisation Médiévales de Poitiers – 2002.

    Dessin en perspective de l’église de Beaulieu-Lès-Loches (37), église abbatiale – Restitution de l’église de Foulques Nerra.
    Document paru dans : « Monuments en Touraine – Congrès Archéologique de France » 1997, Société Française d’archéologie. L’abbatiale de Beaulieu-Lès-Loches, nouvelles propositions ; par Marie-Thérèse Camus, Historienne de l’Art et Professeur au CESCM de Poitiers).

  • Dessin en perspective de l’abbaye de Valence à Couhé (86). Restitution des dispositions de l’église médiévale.

Document paru dans : « Revue Historique du Centre Ouest – Eglises cisterciennes en Poitou » Tome 1 1er semestre 2002 – Société des Antiquaires de l’Ouest. Article rédigé par Claude Andrault-Schmitt, Historienne de l’Art et Professeur au CESCM de Poitiers).

Architecte restauration Val-de-Marne
Architecte restauration Val-de-Marne
    • Essai de mise en valeur des vestiges de la tour maîtresse du château de Martigné-Briand (49).

Article paru dans : « Tour seigneuriale de l’Ouest, travaux récents sur quelques tours maîtresses, de la Normandie à la Catalogne » – comptes rendus des séminaires de l’équipe en 2001-2003 – Edité par N. Fauchère et Christian Rémy (avec la collaboration de l’université de la Rochelle et du Centre d’Etudes Supérieures de Civilisation Médiévales de Poitiers).